Article de la danseuse professionnelle de gigue contemporaine Rachel Carignan, expliquant les origines de ce style de danse et de musique rythmique.
La gigue est une danse traditionnelle québécoise. La gigue est une danse de pas. La gigue est une danse instrument. La gigue est un instrument dansé.
La gigue a d’abord une racine historique et un passé ancré dans la tradition orale et la transmission sociale. Je n’en suis pas une historienne, mais il est selon moi incontournable de dire quelques mots sur ses origines pour mieux comprendre son présent. Nous venant probablement, selon plusieurs chercheur.e.s, de l’immigration vers le Québec d’habitants des îles britanniques (Irlande, Écosse, Angleterre), ses origines ne sont toutefois pas absolument vérifiables. La tradition giguée du Québec s’est construite et se construit surtout par la transmission directe. Plusieurs acteurs du milieu ont plus tard contribué à sa transmission à travers des écrits et des recherches (Voir Pierre Chartrand, Normand Legault, Simonne Voyer, Centre Mnémo et autres).
La gigue d’aujourd’hui a dû se renouveler sous plusieurs formes pour continuer d’être dansée, créée et repensée. La « tradition vivante », celle qui s’apparente le plus à sa version traditionnelle informelle existe toujours dans quelques familles et dans quelques regroupements sociaux. Par exemple, il est possible de croiser quelques musiciens.ennes et gigueurs.euses en jam dans un bar de Montréal, Joliette ou Victoriaville (pour ne nommer quelques endroits).
La transmission informelle est cependant de moins en moins populaire et la gigue a dû se faufiler dans un autre genre d’institution. Ainsi se sont créées des écoles de danse et des ensembles folkloriques qui ont pour mission la transmission de la gigue et des danses traditionnelles québécoises.
Pour la formation continue, plusieurs organismes se vouent également à l’établissement d’opportunités pour développer l’art et l’intérêt de la gigue. Des organismes comme Danse Traditionnelle Québec, Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV), Espace trad |SPDTQ , Centre de valorisation du patrimoine vivant | ès trad (CVPV) et j’en passe se dédient, entre autres, à ces activités.
Depuis les années 2000 environ, un nouveau mouvement nommé « gigue contemporaine » a également fait son entrée dans le monde de la gigue et de la danse. BIGICO est l’organisme qui a supporté et supporte encore les créateurs et interprètes qui œuvrent à l’inscription de la gigue dans une démarche s’apparentant plus aux démarches de danse contemporaine. Plusieurs créateurs développent aussi indépendamment de l’organisme leur recherche en danse avec la gigue comme outil. Non seulement à l’origine de création de gigue contemporaine, ce mouvement met aussi au cœur de ses activités la réflexion sur la place de la gigue dans le monde de la danse.
Aujourd’hui, mon expérience dans les ensembles folkloriques, mes différentes opportunités de formation continue et mon expérience en gigue contemporaine me font dire que la gigue est au cœur d’une réflexion d’actualisation identitaire. Avec tout ce qui se met en œuvre, je crois que l’on peut justifier la gigue comme organe de création s’inscrivant dans notre époque, et non pas comme un vestige muséal du passé.
Ceci est un témoignage d’une jeune interprète et créatrice, d’une jeune gigueuse animée par l’amour de sa danse. J’espère que mon humble résumé aura su donner l’envie de s’intéresser à la gigue et de la vivre.
Written by Rachel Carignan
http://bigico.ca/incubateur-carignan/
Comments
Post a Comment